Mittwoch, Februar 28, 2007

Les apparitions d'Obermauerbach

Il y a cent trente ans (ce texte fut écrit en 1978, n.d.l.r.), la Vierge Marie renouvelait en Allemagne le prodige de La Salette, en venant se montrer à un jeune pâtre de treize ans, et dire le même message douloureux destiné aux hommes: cela eut lieu près de la localité d'Obermauerbach, hameau tout entouré de grandes forêts de sapins et de prés verts, dans les montagnes de la Haute Bavière.

C'était le 12 mai 1848, par une douce matinée de ces printemps alpestres tout embaumés des senteurs du sapin et des fleurs nouvelles qu'emporte la brise sur les hauteurs. Johann-Baptist Stichlmair sortit, comme chaque jour de la fermette paternelle pour conduire à la pâture les vaches du briquetier Lorenz Oswald, qui l'avait pris à son service. Johann-Baptist, garçon de treize ans, était très travailleur et très bon: dans le village, chacun l'aimait beaucoup et enviait aussi quelque peu ses parents d'avoir un fils si parfait!
Enfant sage, très calme, studieux à l'école tant qu'il y alla, élevé pieusement par de pauvres parents qui lui avaient transmis une profonde dévotion encore assez courante dans les campagnes bavaroises, Johann-Baptist se rendait régulièrement à l'église, priait et disait le chapelet et passait ses après-midi dans la forêt, avec ses bêtes, s'occupant à méditer et à chanter tout seul des cantiques.

En ce matin du 12 mai 1848, il se rendit dans une petite clairière isolée qu'il connaissait bien, et où il savait être tranquille et seul. Comme deux ou trois vaches s'écartaient du chemin, il les suivit en courant pour les ramener dans le troupeau et vit soudain devant lui, au milieu de la clairière à quelque trente pas, une Dame assise sur un tronc de sapin abattu. Vêtue d'une longue robe ample couleur de roses fraîchement écloses, elle pleurait, tenant ses mains cachées sous les plis d'un long voile qui couvrait sa tête et ses épaules d'un éclat immaculé et irisé, pour retomber jusqu'au sol. Elle portait, sur ce voile, une couronne d'or finement ciselée et plus brillante que le soleil, surmontée d'une haute flamme vive qui éclairait toute la clairière.
Johann-Baptist contempla cette merveilleuse et lumineuse apparition. Combien de temps? Il ne sut, par la suite, jamais le préciser, mais déclara sans hésitation que ce fut bien trop court. Puis il pensa soudain à ses vaches, se retourna pour regrouper le troupeau... Quand il voulut de nouveau poser ses regards sur la Dame, elle avait disparu. Au loin se fit entendre l'angélus de midi: le berger se mit à prier silencieusement, puis il regagna le village.

Johann-Baptist raconta sa vision au maître qui crut d'abord que le garçon avait dormi et rêvé. Car on ne pouvait un instant concevoir que le pâtre fût capable de mentir, tant il était honnête et bon. Le maître dut bien croire ce que lui disait l'enfant: il lui conseilla, au cas où l'apparition viendrait, peut-être, à se renouveler, de demander à la Dame qui elle était et ce qu'elle désirait. Et, dans la fin de l'après-midi, Johann-Baptist, qui était revenu garder ses bêtes au même endroit, revit l'apparition, encore plus éclatante de lumière: la Dame était assise près des arbres, sur le tronc abattu d'un bouleau. Johann-Baptist s'avança vers elle et vit qu'elle pleurait en silence. Son coeur battait, il était ébloui par toute la lumière qui lluminait la Dame: trois rayons très éclatants sortaient de son coeur, cachaient ses mains et ses pieds, se répandaient autour d'elle et enflammaient toute la clairière. Le petit pâtre comprit que ces trois rayons signifiaient le triple lien de Marie avec les trois divines Personnes, et il pria la Fille du Père Eternel, la Mère du Sauveur et l'Epouse Immaculée du Saint-Esprit. Alors la Dame parla d'une voix très suave, très harmonieuse, avec tristesse:

Approches-toi, cher Johann, ne crains rien! Ecoute bien ce que je vais te révéler, pour le répéter aux hommes.
Je ne peux plus retenir les grands fléaux, que Dieu veut envoyer aux hommes car ceux-ci ont sombré dans la méchanceté!
Seule une très grande pénitence peut encore les sauver et retenir la colère de Dieu...
Pourtant, une grande mortalité due à l'épidémie et à une grande guerre entre peuples décimera l'humanité, jetant les méchants à l'enfer et aussi portant les bons au ciel, pour y recevoir leur récompense.
As-tu bien compris ceci, mon cher enfant? N'oublie pas de le faire savoir aux hommes exactement comme je te l'ai annoncé.

Ayant donné ce grave message, la Mère de Dieu s'éleva dans le ciel, tandis que le petit pâtre la suivait du regard, les yeux remplis de larmes. Alors, la Vierge, très doucement, redescendit vers l'enfant, lui sourit affectueusement, puis remonta dans le ciel radieux: elle disparut dans une grande lumière qui éclaira la clairière et fut aperçue par une paysanne occupée un peu plus loin à faucher de l'herbe avec ses filles: leur témoignage confirma par la suite les déclarations de Johann-Baptist.
Celui-ci revint au village dans la soirée, mais ne dit rien à son patron, sinon qu'il avait revu les rayons lumineux et la Dame. Le lendemain, il put dès le matin se rendre à l'église: après la messe qu'il suivit avec son recueillement habituel, il révéla au curé Wiedemann les paroles de la Dame, puis, ensuite seulement, à ses parents. Le petit pâtre avait, bien qu'il fût très simple, un remarquable sens des priorités, un étonnant sesus Ecclesiae.

La nouvelle des apparitions se répandit bientôt dans toute la contrée, et des foules de pèlerins, de toutes les localités avoisinantes, affluèrent sur le lieu des apparitions et à la ferme Stichlmair pour y entendre le récit des faits de la bouche même du petit pâtre. Celui-ci avait été très ému par le sévère message de la Dame, et en fut malade pendant quelques temps.
Les pèlerins réduisirent en miettes le tronc de bouleau sur lequel la Dame s'était assise, chacun en emportant une parcelle comme précieuse relique. Dans les semaines qui suivirent les apparitions, il y eut plusieurs conversions jugées miraculeuses et de très grandes grâces de conversion. L'autorité religieuse, informée par le curé d'Obermauerbach, entreprit une enquête sur les faits: la déposition de Stichlmair, l'éloge unanime qu'on faisait de lui et les nombreuses grâces obtenues inclinaient la commission nommée par l'archevêque de Munich à croire en la réalité de ces apparitions, bien qu'une vive opposition se fît, comme deux ans plus tôt à La Salette, ressentir de la part de certains milieux, et du clergé notamment. Et, de même qu'à La Salette on avait imaginé la grotesque fable de Melle de Lamerlière, on prétendit ici qu'une servante de curé avait organisé une mise en scène qui pût abuser le petit pâtre innocent.

Ces ragots indisposaient les membres de la commission épiscopale et exaspéraient les pèlerins et le village d'Obermauerbach, dont les habitants pouvaient difficilement supporter que l'on mît en cause Johann-Baptist et sa famille. Le ciel allait se charger très vite de donner un démenti formel à ces calmonies: le vendredi 16 juin 1848, fête de saint Benno, patron du diocièse, une grande lumière apparut dans les nuages à 7 h. du soir, juste au-dessus du lieu des apparitions de la Vierge. Les nombreux pèlerins qui se trouvaient présents n'y firent d'abord pas attention: on croyait que c'était un effet du soleil couchant.
Mais cette lumière se déploya en une guilande: de légers nuages irisés formaient comme un portique à festons dans le ciel, et des boules de feu apparurent alors autour de ce portique, qui descendit lentement, jusqu'à la cime des sapins: les pèlerins regardaient cet étonnant spectacle avec surprise, et virent alors s'inscrire en grandes lettres de feu rouge vif le nom de JESUS qui étincelait sous le portique de lumière! Tous tombèrent à genoux, contemplant ce spectacle. Et ce saint nom disparut après quelques minutes, fisant place à une clarté éblouissante dans laquelle se montra la Vierge Marie, toute vêtue d'or et de lumière! Seize personnes purent contempler l'apparition qui se tenait silencieuse sous l'arche de lumière.
La nouvelle de cette troisième apparition eut un grand retentissment dans la région. Les pèlerinages, stimulés par l'événement, se firent plus nombreux. La commission d'enquête enregistra le prodige, qui calma les esprits troublés par une propagande adverse.
Chacun croyait dès lors que les apparitions de la clairière seraient rapidement reconnues, car les faits avaient pris une importance énorme et tout se conjugait pour une issue favorable imminente. Or le ciel allait encore donner des signes non équivoques de son intervention dans la clairière.

Le 28 juin, vers 16 H. 30, quarante personnes, ayant passé la journée en prière sur le lieu où les apparitions s'étaient manifestées, furent, une fois de plus, les témoins émerviellés d'une quatrième et dernière manifestation mariale.
Dans le ciel radieux, un nuage éclatant apparu au-dessu des sapins se changea bientôt en guilande de lumière aux teintes rouges, bleues et dorées, tandis que des boules de feu semblables à du verre, ou plutôt du cristal en fusion, descendaient sur la guilande lumineuse et s'y fixaient: et de nouveau la Vierge Marie se montra, dans cette guirlande aux lumières extraordinaires. Elle se tenait debout, et portait l'Enfant-Jésus dans ses bras. Vêtue d'or et de rose, elle avait sur la tête une couronne artistement ciselée, avec une flamme vive au milieu, qui projetait sa clarté sur toute la clairière. Elle se montrait donc cette fois comme Johann-Baptist avait pu la contempler le mois précédent.
Elle resta visible pendant de longues minutes, sans rien dire, présentant l'Enfant Jésus souriant. Puis elle disparut, enveloppée dans une vive clarté qui resta encore visible pendant quelques instants. Quarante prsonnes avaient pu la voir, émerveillées et très émues. Elles se rendirent au presbytère et, au bon curé ébahi, relatèrent cette apparition très significative. Le curé fit rédiger une relation des faits que signèrent tous les témoins et qui fut remise à la commission d'enquête. Celle-ci retint par ailleurs quatre cas de guérisons extraordinaires et les étudièrent dans le cadre de l'enquête. Les foules ne cessaient d'affluer, souvent conduites par le curé d'Obermauerbach et d'autres prêtres sur le lieu où la Vierge Marie s'était manifestée. On plongeait souvent les malades dans une petite fosse laissée dans le sol par la souche du bouleau abattu sur lequel la Vierge, à la seconde apparition, s'était assise, et que l'on avait débitée en fragments tout comme le tronc. C'est là que se produisirent les guérisons les plus belles.

Johann-Baptist fut de nouveau interrogé, par son curé tout d'arbord, puis par la commission d'enquête: son récit était invariable. Tous conclurent à la réalité de son témoignage. Enfin, au bout de trois mois, les pèlerinages furent officiellement autorisée, puis on envisagea l'érection d'un petit sanctuaire sur les lieux de l'apparition. En 1851, la chapelle consacrée à la Vierge Marie était terminée. La commission d'enquête ne donna pas de résultats publics, mais tout le clergé diocésain vint à Obermauerbach rendre hommage à la Reine du Ciel qui s'était manifestée là au pâtre Johann-Baptist Stichlmair. Enfin, moins de dix années après les faits, l'authenticité des apparitions était proclamée par l'archevêque de Munich.

Telle est l'histoire des apparitions de la Reine du Ciel à Obermauerbach, que l'on a rapidement appelé le La Salette allemand. Les analogies entre les faits d'Obermauerbach et ceux de La Salette sont étonnantes à plus d'un titre: dans les deux apparitions, qui se sont produites à deux ans d'intervalle, la Vierge est venue pour donner le même message: appel à la prière et à la pénitence, annonce de châtiments identiques: une grande mortalité et une guerre due à la Colère de Dieu. Dans les deux endroits, elle était assise, dans une lumière éclatante, et pleurait. Une étude poussée permetrait de dégager les points communs jusque dans les plus petits détails.
Les faits d'Obermauerbach eurent une très large audiance an Allemagne: ils semblent avoir ouvert en ce pays une série de grandes apparitions mariales, à tous points de vue comparables à celles qui firent à la fin du XIX° siècle de la France la terre de Marie et le phare mystique de l'humanité.
Johann-Baptist Stichlmair vécut retiré et humble après les apparitions: sa vie est très édifiante et ne ressemble en rien à l'existence agitée et même douloureuse des voyants de La Salette.
Cinq ans après Obermauerbach, la Vierge Marie a voulu se manifester une nouvelle fois assise dans la campagne et pleurant, en Italie cette fois: c'est à Ceretto qu'elle apparut à une bergère de treize ans, Veronica Nucci. Là encore, la forme de l'apparition, le message et les avertissments de la Vierge furent semblables à ceux de La Salette et d'Obermauerbach: ces faits constituent un triptyque dans les pays qui devaient, quelques années plus tard, être le théâtre de grandes luttes contre la foi catholique.
Les apparitions d'Obermauerbach annoncent aussi les faits de Marpingen (1876), où la Vierge Marie se présenta comme dans la dernière apparitions du hameau bavarois: vêtue d'or et portant l'Enfant-Jésus. Une étude approfondie permettrait de démontrer que Obermauerbach fut le prélude direct de Marpingen, et par là d'autres grandes apparitions allemandes, Heede et Marienfried notamment.

Christan Rouvières, "Rosa Mystica", Namur, Juillet-Août 1978

Dienstag, Februar 27, 2007

Unsere Liebe Frau zu Werl im Bistume Paderborn in Westphalen

Der folgende Artikel ist entnommen dem Buche: "MARIANUM - Legende von den lieben heiligen und gottseligen Dienern Unserer Lieben Frau und den berühmtesten Gnadenorten der hohen Himmels-Königin von Georg Ott, Stadtpfarrer in Abensberg, 1872. Wir geben die Schreibweise unverändert wieder:

Unsere Liebe Frau von WerlDas Gnadenbild, welches heut zu Tage in Werl von zahlreichen Andächtigen verehrt wird, befand sich in alter Zeit in der Stadt Soest, in der Pfarkirche zu Wiesen genannt. Damals schon hatten nicht bloß die Bewohner der Stadt, sondern auch die weite Umgegend in ihren Nöthen und Anliegen bei diesem Gnadenbilde Hilfe gesucht. Besonders groß aber wurde der Zulauf des Volkes durch eine wunderbare Begebenheit, welche sich mit dem edlen Junker von Schüren, der in den Jahren 1512 bis 1519 Bürgermeister der Stadt Soest gewesen, zugetragen.
Dieser Herr war schon sehr alt und konnte Alters halber nicht mehr zum Bürgermeister gewählt werden, da er nicht mehr recht zu gehen vermochte. Einmal hörte er, als er in seiner Schlafkammer zu Bette lag, eine Stimme, die also sprach: "Stehe auf, nimm das Bild U. L. Frau von der Wiesen und trage es nach Süstern zu dem Paradiese, dort soll man mir eine Hochmesse singen; darnach trage das Bild wieder nach Soest zurück in die Kirche zu der Wiese und stelle es an seinen Ort."
Der Bürgermeister gehorchte aber der Stimme nicht. Da hörte er ein anderes Mal dieselbe Stimme, darob er sehr erschrack. Er stand auf und ging zu seinem Beichtvater und fragte ihn, wie er sich bei dieser Sache wohl zu verhalten habe? Der gab ihm den Rath, er solle Weihwasser nehmen, wenn er zu Bette ginge, und sich damit besprengen. Sei die Sache etwas Gutes, so würde sich die Stimme schon deutlicher melden. Als nun der Bürgermeister so gethan, da hörte er die Stimme zum dritten Male und weckte ihn vom Schlafe auf. Wie er die Augen aufmachte, sah er ein Licht, heller als die Sonne, und in dem Lichte das nämliche Bild vor sich stehen, wie es in der Kirche zur Wiese stand, und sprach zu ihm: "Habe ich dir nicht gesagt, du sollst nehmen das Frauenbild und es tragen zum Paradiese nach Süstern, wo man solle eine Messe singen, und dann sollst du das Bild wieder tragen nach Soest in die Kirche zur Wiese auf seine Stätte!" Darauf sprach der Bürgermeister: "O ich armer sündiger Mensch, wie soll ich so etwas thun, dessen ich gar nicht würdig bin, und welchen Weg soll ich gehen?" Da antwortete die Stimme: "Du sollst nehmen das Bild auf deinen Nacken und gehen gen Skt. Walburgisthor; da wirst du finden einen Hund, der dir den Weg zeigen wird."
Der Bürgermeister gehorchte, nahm das Bild auf seinen Rücken, und ging eine Strecke weit. Da kam er auf einen unbekannten Weg, ganz mit Dornen bewachsen, so daß ihm davor graute. Doch sieh, der Hund stand da, und leitete ihn so sicher, daß er keinen Schaden litt. Als er vor das Paradies kam, da verließ ihn der Hund; er ward darob sehr betrübt, weil er nicht wußte, wohin er sich fürder wenden und wie er wieder nach Hause kommen könne. Doch als die Hochmesse gesungen war, da fand er den Hund wieder vor dem Paradies, und leitete ihn ebenso nach Hause zur Skt. Walburgis-Pforte. Da sprach dieselbe Stimme zu ihm: "Dieses Umtragen meines Bildes soll alle Jahre den nächsten Sonntag nach U. L. Frauen Geburt geschehen". Als aber der Bürgermeister gestorben war, da achtete man nicht mehr auf den Befehl der Stimme, und das Umtragen des Bildes unterblieb.
Da begann zu Soest ein großes Sterben an der Pest, so daß man das Umtragen des Bildes sogleich wieder hielt mit großer Feier und das Sterben hörte alsbald auf. Von dieser Zeit an unterließ man die Prozession nicht mehr, wie die alten Schriften melden.
Als aber die Irrlehre Martin Luthers im Jahre 1531 auch nach Soest sich einschlich, und der größte Theil der Bürger vom heiligen katholischen Glauben abfiel, da hat auch die Andacht zu U. L. Frau abgenommen. Das heilige Bildniß, bei dem so mancher Sünder Thränen der Reue vergossen, so viele Betrübte und Unglückliche Trost und Hilfe gefunden, welches jährlich zur Verherrlichung der Gottesmutter in Prozession feierlich herumgetragen wurde, ward in einen dunkeln Winkel geworfen, und dort über 100 Jahre verborgen gehalten. Mit dieser Entehrung des heiligen Bildes gingen auch die Urkunden verloren von den Wundern, welche auf Fürbitte der Lieben Frau stattgefunden. Doch von denen, welche auf der dem Churfürsten von Köln überreichten Tafel verzeichnet standen, sind noch folgende bekannt:
Ein Junker, von einer schweren Krankheit behaftet, lag todtkrank darnieder. Seine Freunde verlobten ihn mit einem reichen Opfer zu U. L. Frau in der Pfarrkirche zur Wiese und er ward von Stund an gesund. Er selbst kam nachher nach Soest und vollzog dankbar sein Gelübde.
Zu Soest war ein Kind geboren, an welchem die Eltern drei Stunden lang kein Leben fanden. Sie riefen die Fürbitte der allerseligsten Jungfrau an, verlobten das Kind zur Lieben Frau zur Wiese, und sobald sie das Gelübde gethan, athmete das Kind auf und ward frisch und gesund.
Ein Mann, der über sieben Jahre blind gewesen, that das Gelübde, Maria in ihrem wunderthätigen Bilde zu Soest zu besuchen, und seine Andacht dort zu verrichten. Wie er das Gelübde gemacht hat, ward er sehend. --

(Fortsetzung folgt)

Siehe auch: Auszüge aus dem Werler Mirakelbuch
Ferner: Wikipedia: Werl - Wallfahrt Werl - Wiesenkirche Soest

Montag, Februar 26, 2007

Unsere Liebe Frau vom Himmelreich, Eggerode - 4

Eggerode, Unsere Liebe Frau vom HimmelreichSo nahmen denn die Wallfahrten von Geistlichen und Laien nach Eggerode in den letzten Jahren wieder einen erfreulichen Aufschwung. Besonders das Jahr 1931 brachte aus nah und fern so viele Prozessionen und Pilgerzüge, wie Eggerode seit Jahrhunderten nicht mehr gesehen hatte. Vor allem die Marienfeste und die Festwoche waren Höhepunkte innig schöner Marienverehrung. Die Prozession mit dem Gnadenbilde gestaltete sich zu einem wahren Triumphzug der Mutter Gottes. Erwähnt sei noch, daß eine große Wallfahrtsprozession von Leer seit 1851 in ununterbrochener Reihenfolge nach Eggerode kam. Auch aus Holland, aus dem früher ungezählte Pilgerzüge in Eggerode eintrafen, kamen wieder Prozessionen. Von 1931 ab nahm die Verehrung des Gnadenbildes von Jahr zu Jahr zu. Im Jahre 1934 hat die Zahl der Pilger 150.000 erreicht. 1950 feierte Eggerode sein 600jähriges Wallfahrtsjubiläum auf Grund der Urkunde vom 25. August 1350, nach der Dyderic de Wolf der Kirche zu Eggerode zu einem ewigen Lichte vor dem Gnadenbilde der hl. Jungfrau vom Hemelrike (Himmelreich), einen Breden (Streifen) Landes schenkt. Das Jubeljahr wurde besonders feierlich begangen. Große äußerst eindrucksvolle Glaubens- und Sühnekundgebungen fanden statt. In der Nacht vom 20. zum 21. Mai 1950 wurde von Pax-Christi-Gruppen das Pax-Christi-Licht von Lourdes über Altötting und Kevelaer eingeholt. In einer vieltausendköpfigen Lichterprozession, die von Pfarrer Bernhard Heele, Eggerode, angeführt wurde, brachte man das Licht durch die geschmückten Straßen des feenhaft illuminierten Otes vor das Gnadenbild auf den Freialtar. Eine Gebetsstunde schloß sich an. Im Mittelpunkt der Feier stand das hl. Opfer, das um Mitternacht unter dem Laubdach uralter Linden von Kapuzinerpater Manfred Hörhammer, München, dem Leiter der deutschen Pax-Christi-Bewegung, zelebriert wurde. In seiner eindrucksvollen Predigt überbrachte er Grüße an das deutsche Volk vom Bischof von Lourdes und ebenso Friedenswünsche der Kirchenfürsten Hollands. Mit dem Gnadenbilde wurde am Schluß der nächtlichen Feier das Pax-Christi-Licht in die Gnadenkapelle gebracht, wo es fortan Tag und Nacht für den Weltfrieden brennen wird.

Dienstag, Februar 20, 2007

Sonntag, Februar 18, 2007

Unsere Liebe Frau vom Himmelreich, Eggerode - 3

Eindrucksvoll sind die Zeugnisse vergangener Herrlichkeit, die die reiche Geschichte der Wallfahrt von Eggerode bietet. Wie stark der Andrang war, ersieht man daraus, daß früher zeitweise über 20 Beichtstühle auf dem Pilgerplatz standen. Auch wird berichtet, daß die hl. Kommunion an einer langen Bank vor der Kirche und Kapelle ausgeteilt wurde. Es sind noch alte Kirchenrechnungen vorhanden, nach denen zehn Hilfsgeistliche besoldet wurden. Hunderte von Kerzen wurden infolge Platzmangels um die Gnadenkapelle in den Sand gesteckt und flackerten hier im Freien, so Mariens Lob verkündend. Eine Unmene Gold- und Silberangebinde, die auch heute noch so oft eintreffen, waren zu allen Zeiten stumme Zeugen und geben Kunde von den vielen Gebetserhörungen und Wunderheilungen die Gott auf die Fürbitte seiner Mutter zum Danke für die Verehrung bewirkt. Am 18. Oktober 1864 wurde der ganze Gold- und Silberschatz mitsamt den echtgoldenen Kronen und dem Zepter gestohlen von einem Dieb, der sich abends in die Kapelle einschließen ließ. Die jetzigen Kronen aus vergoldetem Silber sind wohl den ursprünglichen nachgebildet. Der Gold- und Silberschatz wurde wieder im Laufe der Jahre neu gestiftet. Krücken, Winden und andere Zeichen menschlicher Gebrechen wurden in Mengen von Erhörten zurückgelassen und lagen noch vor ca. 60 Jahren auf dem Boden der alten Schule und in der Sakristei. Zwei Paar Krücken zieren heute noch die Wände der Gnadenkapelle. Das linke Paar hat folgenden wohlverbürgte Geschichte, die hir folgen mag:

Das sechzehnjährige Mädel Gertrud Pommer, geboren zu Eggerode, wurde vom praktischen Arzt Dr. Vogt wegen skrofulösen Leidens am rechten Hüft- und Beingelenk vom 22. Juni 1849 bis zum 9. März 1850 im St.-Anna-Hospital in Darfeld behandelt, jedoch ohne Erfolg. Besonders blieb eine Kontraktur des Beingelenks in einem beinahe spitzen Winkel zurück, dessen Heilung nur durch eine chirurgische Operation, d. h. vermittels Durchschneidung der Sehnen eventuell möglich schien. Das Bein wäre dann aber steif geblieben. Die Patientin verweigerte diese hartnäckig und suchte ihre Heilung im Vertrauen auf Maria. Am 11. September 1850 begab sie sich gegen 2 Uhr nachmittags auf Krücken humpelnd, zur Wallfahrtskapelle in Eggerode und verrichtete hier vor dem Gnadenbilde "Unserer Lieben Frau vom Himmelreich" zum Zwecke der Wiedererlangung der Gesundheit ein andächtiges Gebet. Plötzlich empfand sie, ihrer glaubwürdigen Aussage nach, ein ganz wunderliches, dem Unwohlsein ähnliches Gefühl, so daß sie von anderen betenden Personen nach Hause gebracht werden mußte. Hier fühlte und bewies sie es auch am anderen Tage öffentlich, daß sie das rechte Knie wieder geradestrecken konnte. Am 4. April 1851 wurde sie wieder durch Dr. Vogt untersucht, und auch dieser stellte die erfolgte Heilung fest. Jetzt läuteten alle Glocken der Kirche und Kapelle und riefen die Kunde dieser wundersamen Heilung hinaus in die Lande.

Das andere Paar Krücken führt von der Arbeiterin Anna Süsing aus Metelen her, die ebenfalls in den sechziger Jahren in Eggerode wunderbar geheilt wurde.

Die Gnadenquelle, die ausging vom wundertätigen Bild zu Eggerode, hörte niemals auf. Immer und immer wieder trafen Berichte ein von wunderbaren Gebetserhörungen, und gerade in den letzten Jahen sind einige Fälle bedeutsamer Art bekanntgeworden, die deutlich zeigen, daß die Himmelsmutter den gläubigen Verehrern ihres Gnadenbildes in der Kapelle zu Eggerode helfen will und Bedrängten durch ihre Fürbitte am Throne ihres göttlichen Sohnes Erhörung verschafft.

Dienstag, Februar 13, 2007

Der selige Abt Rupert von Ottobeuren (1102 - 1145)

Im Jahre 1964 vollendet(e) sich das 12. Jahrhundert der Geschichte des altehrwürdigen Benediktinerklosters Ottobeuren. Den bedeutendsten Platz in der Reihe der Äbte nimmt der SELIGE RUPERT ein. Als Werkzeug der göttlichen Vorsehung von St. Georgen im Schwarzwald nach Ottobeuren berufen, ward er der REFORMER des bereits seit 764 bestehenden Klosters. Hier erneuerte er im Hl. Geiste seine klösterliche Familie und die ihm anvertraute Herde als der "DOCTOR MAGNUS" (großer Lehrer). Hier errichtete und leitete er neben dem Männerkloster auch ein Kloster für fromme Frauen, brachte eine Schreibschule zum Blühen und vermochte viele Söhne des Landes für das Ordensideal zu begeistern. Hier lebte und wirkte er inmitten seiner Gemeinde als der "SANCTUS VIR" (der Heilige).
Das strahlende Leuchten seines Wirkens ist nie erloschen. Die dankbare Verehrung dieses heiligen Mannes reicht bis in unsere Tage. Die Fürbitte des Seligen Rupert hat sein Kloster in schwersten Stürmen der Jahrhunderte behütet. Alle Schicksalsschläge der Zeiten konnte sein Kloster mit Gottes Hilfe bestehen. Über allem Licht und Schatten dieser 1200 Jahre steht die Gestalt des Seligen Abtes Rupert. Er verkörpert Erbe und Aufgabe benediktinischen Mönchtums. Er weist den Weg in die Zukunft.


Einst hat der Selige Abt Rupert als Erneuerer klösterlichen Lebens in Ottobeuren "wie die aufgehende Sonne alle Finsternis des Verfalls verscheucht durch die Strahlen seiner Heiligkeit" (QUASI SOL ORIENS OMNES TENEBRAS IRRELIGIOSITATIS DISPULIT" - Text aus dem 12. Jahrhundert).

So möge auch in Zukunft die Leuchtkraft seiner Heiligkeit Ottobeuren überstrahlen.


Seliger Abt Rupert! Bleibe unser mächtiger Fürsprecher und gütiger Vater! Beschütze Dein Kloster vor allem Unheil durch die Macht Deiner Verdienste und Deiner leiblichen Gegenwart. Laß auch uns voll Eifer mitwirken, Deine tröstliche Prophezeihung zu erfüllen: "MONASTERIUM OTTENBURANUM SIT DIVINA SEMPER BENEDICTIONE ILLUSTRANDUM" - "Dein Kloster Ottobeuren werde sich immerdar der göttlichen Gnadenhilfe erfreuen dürfen."

SELIGER ABT RUPERT, BITTE FÜR DIE DEINEN!


Imprimatur, Augsburg, 7.6.1962 -- Horndasch 1960 - Verlag Ettal

Unsere Liebe Frau vom Himmelreich, Eggerode - 2

Auch in späteren Jahrhunderten wird die Verehrung der Mutter Gottes wiederholt erwähnt. So in dem Visitationsprotokoll von 1656 mit den Worten: Es ist in Eggerode ein Bild der hl. Jungfrau Maria, welches als wundertätig verehrt und deren Kapelle wieder hergestellt wird.
Ferner weisen viele Stipendien hin auf das hohe Alter des gnadenreichen Bildes. Der Kopf der Mutter Gottes enthält eine versiegelte Silberkapsel, in der Reliquien vom Mittelfinger einer Hand und zwei Stückchen Stoff von einem Marienkleide enthalten sind.
Je dunkler die Herkunft ist, um so lebendiger hat die Sage ein wunderbares Netz um das Gnadenbild gewoben. Die bekanntesten mögen hier folgen: Eine alte Legende erzählt, daß das Gnadenbild auch hier aus einem alten Baumstamm gewachsen sei. Die Wurzel soll sich in der Tiefe des Marienbrunnens befinden. Eine andere Sage berichtet von einem vom Glauben abgefallenen Pastor, der das Bildnis um das Jahr 1580 in den Brunnen warf, bis die Haushälterin auf dem Sterbebette die Tat bekanntgab. Das Bild, das völlig unversehrt war, wurde zur Verehrung feierlichst wieder aufgestellt. Für die Wahrscheinlichkeit dieser Legende spricht die Tatsache, daß die Abtrünnigkeit des Pastors und die Versenkung des Gnadenbildes in den Brunnen am Fuße des Altars der alten, 1831 abgebrochenen Kapelle unter dem Verschlag des Altares verewigt war. Wie dem auch sei, daß das Gnadenbild, vielleicht in der Zeit der Bilderstürmung, im Brunnen lag, ist sicher. Das Brunnenwasser, welches auch durch den Fürstbischof Bernhard von Galen geweiht wurde, ist mit vielen Legenden verknüpft und wird auch heute noch von den Pilgern mit nach Hause genommen und ähnlich wie Lourdeswasser bei verschiedenen Übeln äußerlich angewandt. Es sei aber besonders bemerkt, daß ein Gebet, am besten eine neuntägige Andacht zu Ehren der Mutter Gottes, zur Erhörung der Anliegen damit verbunden sein muß. Das Wasser ist nur ein äußeres Zeichen. Auch wird behauptet, daß das Gnadenbild einen wundersamen, balsamartigen Geruch von sich gibt, der besonders beim Öffnen der Nische, in der es steht, bemerkbar ist. Wahrscheinlich geht dieser Duft von dem ausländischen orientalischen Holz aus. Nach anderen Legenden soll die Madonna, die in Prozessionen mitgeführt wurde, ihr Gesicht wie auch ihr Gewicht verändert haben. So habe sie zeitweise gelächelt, weshalb sie auch die schöne lächelnde Mutter Gottes genannt wurde. In neuerer Zeit entstand die Sage, daß die Madonna früher gestanden und sich später gesetzt habe. Diese Legende erklärt sich aus der Tatsache, daß die Statue früher mit seidenen Gewändern bekleidet war und man erst nach Entfernung der Stoffbekleidung die sitzende Stellung sah. Nach dem Abbruch der alten Kapelle im Jahre 1831 erschien, so behauptet eine Legende, die Mutter Gottes der Frau des damaligen Ortsvorstehers und verlangte den Bau einer neuen Gnadenkapelle. Darauf bestürmte die Gemahlin des Ortsvorstehers ihren Mann, mit dem Kirchenvorstand nach Kevelaer zu fahren, und man baute nach dem Muster von Kevelaer die jetzige Gnadenkapelle. Eine der schönsten Legenden knüpft sich an die Prozession am Sonntag nach Maria Namenfest an: In alten Zeiten, wohl als Eggerode Filialkirche von Schöppingen war, hatte man die Absicht, das Gnadenbild auf einem mit Pferden bespannten Wagen nach Schöppingen zu bringen. Dies lag nicht im Sinne der Gottesmutter. Je näher man zur Ortsgrenze, zur Vechtebrücke, kam, um so schwerer wurde der Wagen. Die von Schweiß triefenden Pferde waren nicht mehr weiterzubringen. Da erscholl eine Stimme vom Himmel: "Sieben Pferde sollen mich nicht nach Schöppingen ziehen, aber wohl vier Eggeroder Jungfrauen nach Eggerode zurücktragen können!" Noch heute wird das Gnadenbild alljährlich am 3. Sonntag im September zum Andenken an diese Legende von vier Eggeroder Jungfrauen, als Bräute gekleidet, in feierlicher Prozession durch die Fluren und Straßen des Ortes getragen.
Ereignisse von überwältigender Kraft, Kriegsgeschick, Feuresbrünste usw. suchten den Gnadenort heim. Allezeit aber blieb die Kirche und das Gnadenbild verschont, welches nach der Sage selbst dämonisch boshaften Nachstellungen entrissen wurde. Alter, Wundertätigkeit und Spiel der Sage machen uns die Madonna von Eggerode lieb und wert.

Fortsetzung folgt.

Freitag, Februar 09, 2007

Unsere Liebe Frau vom Himmelreich, Eggerode - 1

Eine kurze Geschichte des Ortes Eggerode und seines Heiligtums,
verfaßt 1957 von Bernhard Pelle, Eggerode

Im Münsterlande, ganz im Süd-Osten des Kreises Ahaus, da, wo die drei Kreise Ahaus, Coesfeld und Steinfurt sich berühren, liegt träumend und versteckt im lieblichen Tale der Vechte das Dorf Eggerode, ein uralter Wallfahrtsort "Unserer Lieben Frau vom Himmelreich".
Diese einfache Tatsache genügt, ihm einen sichtbaren, leuchtenden Vorzug vor vielen anderen Wohnplätzen der Menschen zu geben. Der Ort hat aus diesem Grunde eine besondere Weihe, die niemand, nicht Zeit noch Umstände, ihm rauben können. Man muß an einem warmen Sommernachmittag im Bannkreis von Kirche und Gnadenkapelle gestanden haben, um zu merken, daß alles Schöne der Natur, der Landschaft, womit unsere münsterländische Heimat so reich begütert ist, ihre Ergänzung und Krönung doch zuletzt in seinem Heiligtum, unter wuchtigen 600- bis 800jährigen Linden findet, in der Madonna zu Eggerode. Früher haben Eggerode und sein Gnadenbild große Tage gesehen. Gehörte doch der Ort im Mittelater zu den berühmtesten Marienwallfahrtsstätten Deutschlands. Später ist er leider in Vergessenheit geraten. Und doch ist er ein so schönes Kind unserer Heimat. Von welcher Seite man sich auch dem Dorfidyll nähert, ob von der nächsten Bahnstation Darfeld oder Horstmar aus, oder von Schöppingen, Asbeck oder Osterwick, überall ist es eine recht anmutige Gegend, auf deren Pfaden man ins Eggeroder Tal gelangt. Grüne Wiesen, wogende, üppige, von alten Wallhecken eingeschlossene Felder, welchseln ab mit herrlichen Buchen- und Eichenwäldern. Besonders lieblich ist der Fußweg, der von Darfeld durch den großen schattigen Burloer Wald, an den Ruinen des Zisterzienserklosters Klein-Burlo vorbei nach Eggerode führt, der bekannt ist unter dem Namen "Paoterspättken".
Die landschaftlichen Vorzüge, die Lage im Vechtetal, der fruchtbare Boden unterstützen die Annahme, daß diese Gegend schon sehr früh bewohnt war. In und um Eggerode lassen sich noch heute die Kulturstätten der germanischen Gottheiten nachweisen. Auch die Tatsache, daß Eggerode ein Wallfahrtsort ist, scheint darauf hinzuweisen. Die christlichen Sendboten errichteten mit Vorliebe eine Kirche an dem Orte, wo früher eine Verehrungsstätte heidnischer Götter war. Die erste Niederlassung, aus der Dorf und Kirchspiel entstand, war wohl der sogenannte Schulzenhof, der in einer Urkunde aus dem Jahre 1230 erwähnt wird, dessen Besitzer die Gebrüder von Ekkenroth waren. Der Hof war mehrere Jahrhunderte im Besitz der Adelsfamilie von Strick, einer der ältesten Burgmannsfamilien von Horstmar; jetzt gehört er dem Schulzen Eggenrodde.
Immer aber steht die Geschichte von der Pfarrgemeinde Eggerode und seiner Kirche in unmittelbarer Verbindung mit dem Gnadenbild "Unserer Lieben Frau vom Himmelreich". Das eine hat hier das andere wesentlich bedingt. Diesem wunderbaren Bilde, das ursprünglich in einer Kapelle, später im Hochaltar der Kirche ausgestellt war, verdankt Eggerode als geschlossener Ort seine Entstehung, wie seine besondere Weihe. Da das Bild, welches zu allen Zeiten als sehr wundertätig galt, viel besucht wurde, siedelten sich Kaufleute und Handwerker usw. um die Kapelle an. Wann die Gemeinde, die zeitweise Filialkirche von Schöppingen war, selbständige Parochialrechte ausüben konnte, steht nicht mit Sicherheit fest. In den Verzeichnissen der Pfarrkirche und Benefizien der Diözese Münster kommt die Pfarrkirche von Eggerode am 11. April 1313 erstmalig vor.
Die Geschichte der Pfarrgemeinde Eggerode ist aufs engste mit der Wallfahrt verbunden. Das wundertätige Gnadenbild "Unserer Lieben Frau vom Himmelreich", eine ca. 70 cm hohe Holzplastik, stellt die Mutter Gottes als Königin dar. Die Madonna sitzt auf einem Thronsessel und hält mit der linken Hand den auf ihrem Schoß sitzenden Jesusknaben. In der rechten Hand hält sie ein goldenes Zepter, das Zeichen der Königin. Die Häupter der Mutter und des Kindes sind mit schweren goldenen Kronen geschmückt. Freundlich lächelnd blickt die Madonna den frommen Beter an, und das Jesuskind hebt segnend zwei Finger der rechten Hand, während die linke Hand ein Buch mit einem Kreuz an die Brust drückt. Große Milde und mütterliche Güte gehen trotz der königlichen Würde von diesem Bilde aus und teilen sich dem gläubigen Pilger mit. Früher war es mit seidenen Gewändern bekleidet. Alte Adelsgeschlechter wetteiferten um die Ausstattung des Gnadenbildes und gaben zur Bekleidung ihre besten Prunkstücke her. Besonders waren es die Gemahlinnen der Erbgrafen Droste zu Vischering auf Schloß Darfeld, die es sich zur Ehre anrechtneten, ihre schwerseidenen Brautkleider der Madonna zu Eggerode zu schenken. Doch ordnete Bischof Johann Georg von Münster die Entfernung der Bekleidung an. Wann die Madonna nach Eggerode kam und woher sie stammt, ist mit Bestimmtheit nicht zu sagen. Verschiedene Kunstkenner, die im Laufe der Jahrhunderte nach hier kamen, behaupten, daß das Bild aus dem elften oder zwölften Jahrhundert stammt und wohl durch die Kreuzfahrer (1096-1270) aus dem Orient nach Deutschland gebracht wurde. Auch eine der ältesten Legenden, wonach die vorerwähnten Herren von Strick das Bild mitbrachten, bestätigt diese Annahme, ebenso der byzantinische Chrakter der Arbeit. Ferner sei hingewiesen auf die unabhängige Haltung des Kindes zur Mutter und die Platzierung auf dem linken Knie, die man fast immer bei Bildern aus dieser Zeitperiode findet. So, wie es uns heute entgegentritt, verfehlt es seinen großen Eindruck nicht. Die Madonna gehört gewiß zu den schönsten und ansprechendsten Gnadenbildern Deutschlands. Zu allen Zeiten pilgerten denn auch gläubig-fromme Menschen nach Eggerode, um hier die Gnadenmutter, bei der, wie der hl. Bernhard sagt, noch niemand eine Fehlbitte getan hat, um ihre Fürbitte anzuflehen. Tausende und aber Tausende sind es im Laufe der Jahrhunderte gewesen.

(Fortsetzung folgt)

Mittwoch, Februar 07, 2007

Der heilige Petrus Canisius und Deutschland


Das Ecce-Homo-Gnadenbild zu Pielenhofen bei Regensburg

Ecce Homo, PielenhofenDas tief ergreifende "Gnadenbild vom weinenden Heiland" in der Pfarrkirche zu Pielenhofen bei Regensburg, ein kleines Ölgemälde eines unbekannten Meisters, stammt aus dem Privatbesitz der berühmten Münchener Bürgerstochter Anna Josepha Lindmayr, die 1726 im Alter von 69 Jahren im Rufe großer Heiligkeit starb. Vor diesem Ecce-Homo-Bild hat Maria Josepha Lindmayr, deren Seligsprechungsprozeß eingeleitet ist, Tag und Nacht viel gebetet und viele Gnaden erlangt. Auch beteuert sie, am Freitag vor Weihnachten 1690 - sie lebte damals noch in der Welt - habe sie das Gnadenbild siebenmal heftig weinen sehen. Dabei habe ihr der Heiland aufgetragen, sie möge für sieben Gattungen von Menschen täglich ganz besonders beten, und ihr geoffenbart, daß durch dieses Bild einst noch viele Sünder bekehrt würden. - Nach der Säkularisation brachten die Karmelitinnen 1806 das in München vielverehrte Gnadenbild mit nach Pielenhofen. Es besteht dort auch der kirchlich anerkannte Sühnemeßbund zu Ehren des hl. Antlitzes und für die Bekehrung der Sünder.

Ich schau in Ehrfurcht zu dir auf,
Ich fleh' bei deinen Schmerzen:
Halt ein der Sühne strengen Lauf!
Erweich die harten Herzen,
Daß sie einst preisen beim Gericht
Dein tränenfeuchtes Angesicht.

Imprimatur! Regensburg, 5. September 1935. Dr. Höcht, Vic. gen.

Le Père Guillaume Eberschweiler S.J.

Father William Eberschweiler SJMort en renom de sainteté en 1921 - Procès épiscopal d'information en 1951 - 1958

Né le 5 décembre 1837 à Püttingen (Sarre), le Père Eberschweiler passa son enfance à Waxweiler et à Bitburg (Eifel), au sein d'une famille foncièrement chrétienne, dont le père était instituteur. Il déploya une activité sacerdotale étonnamment féconde dans la Compagnie de Jésus, pendant 45 ans, en particulier comme guide spirituel dans la formation des futurs prêtres et missionnaires. Depuis sa mort, survenue dans une paix admirable le 23 décembre 1921, à Exaeten (Hollande), innombrables sont déjà ceux qu'il a puissamment secourus en toutes sortes d'épreuves et ceux qu'il a introduits dans la voie de l'amour de Dieu dans la joie.


Prière
(pour obenir une grâce particulière.)

Dieu tout-puissant, qui as comblé de grâces ton Serviteur Guillaume Eberschweiler, nous t'en prions, accorde-nous, par son intervention, la faveur que nous sollicitons... Il t'a servi tout au long de sa vie avec une constance inébranlable et admirable; il a sans faillir observé son voeu d'accomplir parfaitement ta Volonté divine. Donne-nous aussi la grâce de voir élévé bientôt à l'honneur des autels cet ardent apôtre de la vie intérieure et d'aimer toujours les trois choses qu'il considérait comme les plus sacrées sur la terre: ta sainte Volonté, la Croix du Christ, le saint Sacrement.
Donne-nous de suivre l'exemple de ton fidèle Serviteur, d'imiter le sacré Coeur de Jésus et de mourir en état de grâce comme tes enfants aimants, toi qui es notre Père et notre amour maintenant et pour l'éternité.

(Avec permission ecclésiastique.)
Imprimatur No. 44/1962 Treveris, die 2 m. Maii 1962 - Weins, Vicarius Generalis

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Montag, Februar 05, 2007

La Salette - Engerazhofen - Allgäu

Inneres der La Salette- und Beichtkapelle.
Fotokarte erhalten 1972 von Frau Ag. Kugler, Sonnenberg, CH-8370 Sirnach TG

La Salette-Kapelle Engerazhofen

Fotokarte erhalten 1973 von:
Frau Maria Mailänder, D-8961 Probstried bei Kempten, Allgäu

Augustinus Hieber, le saint curé de la Souabe

Padre Pio de Pietrelcina est, assurément, une des plus grandes figures de prêtre de notre temps, la plus grande peut-être. Les fidèles peuvent voir en lui l'accomplissement même de la grâce sacerdotale, ils ont pu contempler l'image du Christ, qui s'imprima avec le sang en cet homme exceptionnel: Padre Pio est le premier prêtre marqué visiblement des stigmates de la Passion. Cette année marquera, le 23 septembre, le dixième anniversaire - déjà! - de sa mort. (Ce text fut écrit en 1978!) Cette année nous rappelle également le décès d'un autre saint prêtre, moins connu certes, mais duquel le capucin italien disait avec respect et émotion qu'il était son aîné dans la sainteté: le Père Augustinus Hieber, humble curé allemand et contemporain de Padre Pio, comme lui mort en 1968.

Pfarrer Augustinus HieberAugustinus Hieber est né le 15 février 1886 à Strassdorf, près de Schwäbisch Gmünd, en Souabe du sud (Bavière). Ses parents étaient des paysans qui conservaient fidèlement l'héritage des traditons, de la foi et de la piété profonde caractéristiques de l'Allemagne méridionale. Cinquième enfant, fils unique, Augustinus connut une enfance laborieuse à l'ombre de la ferme paternelle. La famille entière était très unie et heureuse.
Il avait dix ans lorsqu'il entendit l'appel à la vie religieuse: c'était au cours des vêpres du dimanche. Il se tut tout d'abord et continua simplement de travailler avec son père. Quelques mois, paisibles et tout consacrés au travail, glissèrent sur ce secret qu'ils enveloppaient et préservaient efficacement. Un jour, comme il était à l'étable à soigner le bétail, l'enfant entendit de nouveau la voix mystérieuse: "Tu dois être prêtre."
Il en parla à son père. Il a souvent raconté, avec émotion, comment les mains du fermier se serrèrent l'une contre l'autre avec un tremblement et comment, pendant un temps assez long, aucun mot ne put sortir de la bouche paternelle. Finalement, le père le regarda gravement et dit lentement:

- "Mon garçon, je ne te dis qu'une chose: si tu dois être prêtre, sois un bon prêtre, sinon ne sois pas prêtre!"

Ses parents le firent entrer au lycée en 1896 à Schwäbisch-Gmünd. Il entra au séminaire de Rottweil en 1901, puis étudia la philosophie, quelques langues orientales et la philosophie à Tübingen et fut ordonné prêtre le 13 juillet 1910 par Mgr Paul von Keppler, évêque de Rottenburg.

Pendant plusieurs années, Augustinus Hieber a été un prêtre comme beaucoup d'autres apparemment: pieux, simple, bon, exerçant son ministère dans la Forêt-Noire, à Schramberg, puis à Stuttgart, où il fut chargé de la pastorale des jeunes et des malades, où il prit part à la construction d'églises, à l'animation de groupes et d'associations pieuses.
Ce furent des années d'intense labeur, qui se terminèrent brutalement en 1936 par une très grave maladie: une guérison prodigieuse étonna toute la paroisse et attira l'attention sur le pauvre curé, qui se trouva soudain en proie à une publicité des plus inopportunes. On parlait de miracle, quelques proches firent état de la vie intérieure du prêtre ou du moins de ce qu'ils en percevaient: on parla des heures d'adoration qu'il passait la nuit, près du tabernacle, de la lumière mystérieuse qui irradiait son visage pendant la messe, de sa confiante dévotion à la Vierge Marie et au Sacré-Coeur, tant et si bien qu'effarouché par ces bruits indiscrets et de plus en plus insistants, le curé demanda son changement de paroisse... et l'obtint aussitôt!
Augustinus Hieber fut nommé curé d'un hameau, au coeur de la montagne souabe: Merazhofen. C'est là qu'il passa le reste de sa vie, c'est là que sa sainteté se manifesta pleinement. Pendant quelques années, il put se consacrer de tout son coeur à sa nouvelle paroisse, pasteur et père comme rarement, de mémoire d'homme, on en vit là-bas. Come le bon curé était un saint, le village entier s'imprégna, de façon extraordinaire, de sa sainteté, et devint un haut-lieu de grâces. Le P. Hieber fut chargé de trois fonctions importantes qui furent, en quelque sorte, les instruments de son rayonnement: il eut la charge du Tiers-Ordre franciscain pour toute la région, la responsabilité du doyenné de Leutkirch, pour tout le clergé séculier, et fut nommé commissaire épiscopal pour ce même doyenné.
Comme sa réputation de sainteté se répandait, les visiteurs affluèrent: il les recevait tous et souvent très tard dans la nuit, opérant de plus en plus de prodiges, voire des miracles: conversions et guérisons se multiplaient sous sa bénédiction, il lisait dans les consciences, prophétisait comme malgré lui, jouissait d'une étonnante familiarité, si l'on peut en croire certains témoins, avec tout le ciel, avec les âmes du purgatoire... Il priait, sans cesse ni trève, le rosaire toujours en mains, passait des heures prosterné au pied de l'autel et abîmé en adoration. Il conduisait sa paroisse vers les sanctuaires de la région, en pèlerinages mémorables, notamment à une chapelle consacrée à Notre-Dame de La Salette, tout près de Merazhofen. Quand il put en 1956 conduire ses fidèles à Rome, puis à San Giovanni Rotondo auprès du Padre Pio, quelques personnnes qui priaient avec lui dans l'église N.D. des Grâces purent assister avec émotion à une très bouleversante scène, digne des fioretti. Le Padre fit appeler le P. Hieber auprès de lui. Recueilli, toujours plongé dans sa prière, l'humble curé alla auprès du vénérable stigmatisé, suivi de quatre ou sinq de ses paroissiens; au moment où il allait se mettre à genoux pour recevoir sa bénédiction, tout le monde vit avec édification le Padre lui-même se baisser et s'agenuiller devant le P. Hieber, pour en recevoir une bénédiction: après un bref assaut d'humilité de part et d'autre, le saint curé allemand bénit, par obéissance, le saint moine italien profondément incliné davant lui! Les amis du Père Hieber purent avoir alors quelque idée de la haute sainteté de leur pasteur, dont le stigmatisé dit à un groupe de pèlerins allemands:

- "Pourquoi venir si loin, alors que vous avez un si grand saint dans votre pays même?"

Le Père Hieber ne parlait jamais des grâces à lui faites par le ciel; tout ce que nous en savons est le fruit de confidences très rares accordées à quelques intime et révélées après sa mort. Par un témoin autorisé, nous savons qu'au cours du fameux pèlerinage de 1956 en Italie, le groupe fit étape, pour une journée et une nuit, au Mont-Gargan où se dresse l'un des plus anciens et vénérables sanctuaires dédiés à saint Michel. Le P. Hieber avait un culte tout particulier pour le grand archange. Et, bien sûr, il souhaitait célébrer une messe dans ce lieu sacré. Au cours de la nuit, tandis qu'il priait le saint archange d'étendre sa protection dans l'univers entier, le démon surgit davant lui, ivre de rage...
Pendant une heure, de minuit à une heure, des témoins épouvantés assistèrent au combat que Satan livraita au saint prêtre, tentant de le blesser, de le mettre dans l'incapacité de célébrer la messe à l'aurore; le diable criait, tempêtait, blasphémait avec une fureur inouie. Enfin, il dut céder devant l'archange triomphant que le saint prêtre ne cessa d'invoquer pendant tout le temps de la lutte. Nous ne connaissons que cet épisode de la bataille très acharnée et constante que l'ennemi livra au pauvre et saint curé tout au long de sa vie. Le P. Hieber n'en parlait jamais, il disait simplement que tout l'enfer se déchaîne contre un prêtre fidèle et que Satan n'a de cesse qu'il n'ait fait tomber le plus de consacrés, car il peut par eux perdre plusieurs âmes.

Le P. Hieber entretenait une délicieuse familiarité avec la très Sainte Vierge, dont il chanta les vertus et les gloires autant qu'il le put. Ses ouailles l'accompagnaient souvent dans les pèlerinages qu'il accomplissait à Engerazhofen, localité toute proche de sa paroisse et où la toute première église consacrée à Notre-Dame de La Salette avait, en 1866, été édifiée par la population et le curé. En 1954, il put se rendre sur la sainte montagne à l'occasion d'un pèlerinage diocésain. Marie parla alors à son coeur, lui disant:

- "Je suis la Mère du Bel Amour, de la Crainte de Dieu, de la Sagesse et de la Sainte Espérance, de la Vie et des Vertus."

Et elle lui conseilla de lui recommander tous ses enfants, lui promettant d'exaucer sa prière. A Lourdes, où il s'était rendu en 1952, le P. Hieber avait reçu également de mystérieuses faveurs de la Reine du Ciel, mais il n'en parla guère. Il semble qu'il jouissait de la présance constante de Marie, la voyant toujours à ses côtés et lui parlant avec sollicitude de ses ouailles, et l'entretenant avec simplicité et confiance de toutes ses affaires, de tous ses soucis. Et Marie aidait toujours, conseil ou mise en garde se succédaient et aidaient le bon curé à diriger sa paroisse. La Vierge Marie tenait une très grande place dans la vie du P. Hieber qui ne manqua jamais de réciter son rosaire quotidien, sujet fréquent de ses sermons dominicaux. Mais nul ne sait à quel moment précisément de sa vie le bon curé reçut les premières communications de la Mère du Bel Amour: sans doute en 1940, en pleine guerre, lorsqu'il prit courageusement l'initiative de sermons percutants qu'il prononça au sanctuaire de la Vierge de la Salette, à Engerazhofen.

Une autre dévotion très chère au saint curé a été celle de l'Enfant-Jésus, et ce d'autant plus à partir du moment où le divin Enfant manifesta avec éclat sa protection à son serviteur: c'était vers les années 1935-36, au moment où le régime voulut, pour en finir avec la religion, faire interdire le catéchisme à l'école et faire supprimer les croix, les images pieuses etc.... des salles de classe. Le P. Hieber, lisant la nouvelle dans le journal, dit avec calme: "Il faut redoubler de prière, car il en va de la vie intérieure de milliers d'enfants."
Son entourage s'inquiéta, on avait peur qu'un détachement de la Gesatapo vînt arrêter le pasteur, car il avait pris la ferme décision de maintenir à l'école du village toutes les croix et d'enseigner la religion, comme par le passé, malgré les ordres du gouvernement. Un jour, il fut question pour lui d'un contrôle par la Gestapo: c'était peut-être à une semaine de Noël, l'Enfant-Jésus était placé en évidence dans la crêche du presbytère. Comme toutes la localité était en effervescence et craignait de grosses représailles et l'arrestation du curé, des rumeurs angoissées circulaient, d'autant plus qu'à la suite de l'interdiction le P. Hieber, usant des pouvoirs que lui conférait sa charge de responsable du doyenné, avait exigé que les croix restent à leur place dans les 52 écoles du doyenné, que l'on poursuivît les cours de catéchisme et que l'on fît comme par le passé.
Le P. Hieber s'agenouilla devant la crêche du presbytère, un soir... Il commença une prière très instante à l'Enfant-Jésus, lui demandant de garder aux habitants la possibilité de pratiquer leur religion sans être importunés par le pouvoir civil.
Au bout de longues heures d'oraison, le curé, tout étonné, vit la statuette de l'Enfant-Jésus se dresser doucement et devenir éclatante de lumière, au point que le presbytère entier en était éclairé et réchauffé! Et l'Enfant-Jésus dit avec douceur:

- "Il ne vous sera fait aucun mal!"

Le lendemain même, les agents de la Gestapo! Ils frappent brutalement à la porte et se trouvent devant un homme serein, qui leur parle avec un tel accent d'autorité et de douceur que, tête basse et sans rien dire, ils s'en retournent incontinent. A la suite de ce fait, tout le doyenné connut calme, paix et confiance jusqu'à la fin de la guerre...

Une autre grande dévotion du saint curé était celle du Précieux-Sang: il se rendait souvent aux sanctuaires de Weingarten et d'Ottobeuron, qui ont la garde séculaire de reliques du Précieux-Sang du Rédempteur. Il associait cette dévotion à un grand renouveau de l'Eglise et du monde, prophétisant de façon constante que l'humanité sera purifiée comme au Déluge, mais par le Sang du Christ, et que tout sera régénéré par le Saint-Esprit, qui se répand à flots par ce divin Sang même. Quand le pape (Jean XXIII) fit publier les Litanies du précieux-Sang à l'intention de l'Eglise universelle, le saint curé s'écria avec joie et humour: "Ah, voilà que tout entre dans l'ordre! Le cher Saint-Père me permet, après tant d'années, de réciter tout haut cette si belle prière sans être exposé aux foudres de l'Inquisition!"

Le P. Hieber nourrissait également une grand dévotion aux saints, avec qui il entretnait toute la journée une étonnante familiarité: son patron, saint Augustin, et saint Nicolas de Flüe, venaient souvent l'encourager, le guider, l'assister. Et il recevait d'eux des lumières sur le sort des âmes: celles-ci venaient parfois directement à lui, pour demander des prières ou le remercier d'être délivrées du purgatoire grâce à son intercession. Toute sa vie de curé à Merazhofen est jalonnée de ces si réconfortantes lumières sur le sort des défunts et on venait souvent de loin pour le consulter sur ce point; mais il disait très souvent aux personnes: "N'oubliez jamais que Dieu est juste, cela doit à tout instant vous encourager dans le bien et faire croître en vous le désir de la perfecton!"

Le saint curé avançait cependant en âge: ses paroissiens s'étaient si bien habitués à lui qu'on le considérait presque comme immortel. Aussi, lors de sa dernière maladie, en décembre 1967, personne n'osait penser qu'il allait bientôt mourir. C'est, comme il l'avait annoncé, à la veille du tout premier vendredi de l'année 1968 (4 janvier) qu'il mourut, serein et sans agonie. Le village fut consterné, mais les habitants réagirent promptement et, actuellement, la tombe du vénéré curé est un lieu de pèlerinage, une oasis d'oraison pieusement entretenue par tous les villageois. Plusieurs guérisons étonnantes ont été attribuées à l'intercession du saint curé, qui continue de veiller du haut du ciel sur ses petits enfants... Il nommait ainsi tous les fièles, dans cet amour si grand qu'il vécut si fort.

Rosina Kling
Centre BETHANIA - Chaussée de Waterloo 25, B-5000 Namur, "Rosa Mystica", Mars-Avril 1978